mercredi 25 mai 2011

(2) LA DESTRUCTION DES INDES de BARTOLOMÉ de LAS CASAS (2ème partie)


Le texte des Editions Chandeigne (Paris, juin 1995, 2è édition révisée, septembre 2000) correspond à la réédition par Guillaume Julien, à Paris, en 1582, de la traduction française de Jacques de Miggrode. Cette traduction avait été éditée une première fois à Anvers en 1579 pour informer les Provinces Unies des Pays Bas de la cruauté des Espagnols et dénoncer les atrocités commises par eux dans les terres qu'ils colonisaient. Le texte des Editions Chandeigne est illustré des reproductions des gravures de cuivre de Théodore de Bry, parues en 1598 dans une édition latine en Allemagne. Ces images représentent presque toujours des actions violentes des Espagnols, tortures, massacres, supplices, etc., et sont placées à des endroits correspondant bien aux descriptions de la narration. Par conséquent, c'est une présentation dirigée sous forme de propagande anti-espagnole, de la fin du 16è siècle, qui est offerte au lecteur, le texte restant bien entendu celui écrit par Las Casas dans un but qui, lui, n'était pas politique, ni dirigé contre son propre pays.
La relation est précédée d'une très intéressante introduction (de 70 pages sur les 251 du livre) de Alain Milhou qui retrace clairement, entre autres, les étapes de la conquête et de la colonisation espagnoles, l'état d'esprit et la philosophie de Las Casas, ainsi que "le courant minoritaire, mais actif, de défense des indigènes" dans lequel il s'inscrivait. La relation est suivie d'une non moins très intéressante analyse iconographique de Jean-Paul Duviols, dont le titre est Le miroir de la tyrannie espagnole. Dans cette dernière partie, J.P. Duviols explique le but recherché de l'illustrateur, retrace l'histoire des gravures avant de reprendre chaque image pour l'analyser.
La relation elle-même présente les Indiens comme "des gens très simples, ..., sans malice, très obéissants et très fidèles,..., fort humbles, forts patients, très pacifiques et paisibles, ...", bref "des agneaux tant doux" face aux Espagnols "entrés comme des loups, des lions et des tigres très cruels de longtemps affamés". Elle décrit le processus de destruction en reprenant une par une les régions conquises (Hispaniola, Cuba, la Terre Ferme,le Nicaragua, la Nouvelle Espagne, le Guatamala, etc, jusqu'à La Plata, le Pérou, le Nouveau royaume de Grenade), et en reportant des témoignages des cruautés et exactions et présentant les systèmes d'exploitation. Beaucoup de chiffres sont donnés pour insister sur l'importance des pertes démographiques et du dépeuplement.
Les Aztèques et les peuples alentours apparaissent aux parties VII et VIII de l'ouvrage, intitulées respectivement De la Nouvelle Espagne et De la Nouvelle Espagne en particulier. Les termes et formules employés mettent dramatiquement en évidence l'importance du désastre humanitaire : rien qu'à la page 135, Las Casas parle de grands désordres et tueries, d'injustice, de violence et de tyrannies, de déconfitures, cruautés, tueries, dégâts, destructions de villes, pilleries, de choses les plus graves et les plus abominables, d'actes diaboliques, ....Plus de quatre millions d'âmes auraient été tuées par le fer et le feu entre le 18 avril 1518 et 1530, "en 450 lieues de pays quasi à l'entour de Mexico". Et de préciser que ne sont pas comptabilisés tous ceux qui sont tués "tous les jours dans la servitude et l'oppression ordinaire". Parmi les grands massacres, Las Casas en décrit deux bien connus : d'abord, celui de Cholula (plus de 3 000 tués) , sur la route de Mexico empruntée par Cortés après s'être rallié les Tlaxcaltèques, ennemis des Aztèques et des Cholultèques ; ensuite, la tuerie de l'enceinte du Grand Temple à Tenochtitlan (plusieurs milliers de victimes) durant la fête de Toxcal, alors que Cortés, absent de la ville, s'était fait remplacer par Pedro de Alvarado. Las Casa fait aussi rapidement référence au siège de Mexico en 1521 et de "l'horrible et épouvantable boucherie des Indiens". Il met également en évidence le raisonnement simpliste, mais pervers et cynique des conquérants, uniquement animés par l'ambition et "l'avarice diabolique" pour commettre ces "tueries et cruautés" : ces Indiens se doivent d'obéir au roi d'Espagne, même s'ils ne l'ont jamais vu, ni n'en n'ont jamais entendu parler ; ceux qui se soumettent sont mis en servitude, ceux qui ne se mettent pas dans leurs mains sont appelés des rebelles au roi, et tués ou mis en esclavage comme il se doit.
L'ensemble du pamphlet est de la même veine et l'on comprend qu'il ait pu susciter de violentes polémiques à l'époque...et bien après, tant il décrivait des Espagnols cupides, cyniques, féroces. A notre époque, nos contemporains occidentaux ont plutôt tendances à s'enthousiasmer pour ce réquisitoire, avec quelques nuances quelquefois. Sur la quatrième de couverture de la traduction traduite par Franchita Gonzalez Batlle parue aux Editions La Découverte (Paris, mai 2004), on peut lire que " Las Casas reste dans l'histoire de l'Amérique comme le premier défenseur des Indiens opprimés. Et son oeuvre demeure un document unique, une source de première main, un réquisitoire parfois insoutenable." Et de citer Télérama : " Ce petit livre-là vous plante définitivement une épine dans le coeur. Avec quatre siècles d'avance, un rapport d'Amesty International : même ton précis, même souci d'accumuler détails et exemples." Et de citer également L'Express : " Texte court et foudroyant où ce dominicain dénonce l'holocauste perpétué au nom du Christ et de l'or, et témoigne le premier de la dignité du "sauvage". " Sur la quatrième de couverture d'une autre traduction de Jacques de Miggrode, parue aux Editions 1001 Nuits (Paris, octobre 1999), on peut lire que le texte de Las Casas peut être considéré " comme le texte fondateur de l'anticolonialisme ". Les propos sont parfois plus nuancés, ainsi dans l'article de Wikipédia dédié à la Brévisima relacion de la destruccion de las Indias, il est écrit que "l'oeuvre de Las Casa se veut polémique, ses récits contiennent de nombreuses exagérations et présentent les évènements historiques sous l'angle souvent manichéen." Et le dictionnaire des noms propres du Petit Robert indique pour sa part (Editions 1994 - 1995) que " l'ouvrage, qui manque de nuances et contient des inexactitudes, est cependant d'une grande générosité. "
Je terminerai en revenant au livre des Editions Chandeigne, pour laisser les derniers mots à Alain Milhou et citer un petit passage de l'introduction, page 10 :
" Il ne faut pas lire la Destruction des Indes comme un rapport d'Amnesty International. Ce n'est pas un simple catalogue d'atteintes aux droits de l'homme, et c'est même beaucoup plus qu'un pamphlet. C'est un texte qui s'appuie sur une théologie rigoureuse du droit naturel, issu de saint Thomas d'Aquin. Mais c'est aussi un dénonciation prophétique des persécutions subies par une Eglise potentielle dont les membres sont les Indiens, baptisés et non-baptisés. Las Casas voit en eux l'image du Christ flagellé, comme le suggère le détail de la gravure de De Bry figurant en couverture (...) ".
Lecteurs, à vos livres !

dimanche 22 mai 2011

(1) LA DESTRUCTION DES INDES de BARTOLOMÉ de LAS CASAS (1ère partie)



Je me m'étendrai pas ici sur la vie de Bartolomé de Las Casas (BdLC par la suite) ; il est trop connu et face à cette grande figure de l'humanité, je ne m'imagine pas la réduire en quelques lignes. Rien que sur le site Wikipédia, sa biographie représente une dizaine de pages imprimées. Je rappellerai juste que cet Espagnol est né à Séville en 1470, ou vers 1474, ou vers 1484 ou 1485 (cela dépend des sources) et qu'il meurt assurément en 1556. Entre ces repères chronologiques, c'est une vie "é - norme" : une prodigieuse capacité à s'indigner, à réagir et à chercher des remèdes ; des certitudes inébranlables et des engagements profonds ; des actions magnifiques, une œuvre considérable et tumultueuse, des combats infatigables et pacifiques ; un courage qu'on ne peut imaginer. Mais tout cela ne constitue que des mots alignés, j'en suis conscient, par rapport à la majesté et la grandiose "densité" du personnage. Pour faire très très bref, ce fils et neveu de compagnons de C. Colomb (deuxième voyage), débarque en 1502 dans le Nouveau Monde, participe d'abord à son exploitation en s'occupant d'une encomienda, une colonie agricole, sur l'île d'Hipaniola (île de Saint-Domingue et d'Haïti), puis se tourne vers la prêtrise. Révolté par la condition des indigènes, BdLC devient le défenseur des Indiens, propose des réformes économiques et sociales pour sauvegarder leurs vies, entre dans l'ordre des Dominicains, débat, controverse, se défend et critique sans cesse, et en définitive parvient à atteindre les plus hautes autorités espagnoles. En 1542, il présente à l'empereur Charles Quint le résumé (ou une ébauche) de la Brevisima relacion de la destruccion de las Indias dans laquelle il décrit les cruautés des Espagnols et les souffrances subies par les Indiens. En dépit des furieuses polémiques déclenchées par ce réquisitoire, le Pouvoir indigné prend de nouvelles lois visant à protéger les Indiens, lois qui seront assez rapidement abrogées en raison des violentes réactions dans le Nouveau Monde. BdLC rédige ensuite son ouvrage majeur "L'Histoire des Indes" (Historia de las Indias) et un ouvrage moral sur les vertus des Indiens "L'Histoire apologétique" (Apologética Historia de las Indias) ; parallèlement, il continue à débattre, à écrire, à influencer les missionnaires, à justifier sa cause, à critiquer les colons, à dénoncer les pillages et les cruautés de toutes sortes. Il fut évidemment un homme attaqué, menacé, moqué, controversé, une partie de son oeuvre fut interdite, mais jamais il ne cessa son combat. Il le fera jusque dans son testament, en 1564, avant de mourir en 1566 (à Madrid).

Il existe plusieurs livres présentant une traduction de la "Très brève relation de la destruction des Indes". Je citerai notamment le texte adapté par Jérôme Vérain dans La Petite Collection, aux Editions 1001 Nuits (Paris 1999) ou le texte traduit par Franchita Gonzales Batlle aux Editions La Découverte, collection La Découverte poche (Paris 2004). J'ai choisi de mettre en avant La Destruction des Indes (1552) des Editions Chandeigne (Paris 1995, révision en 2000) mais, pour ne point discriminer les livres cités, j'ai placé à côté de la une en couverture jaune des Editions Chandeigne, la une du livre des Editions La Découverte et celle du livre des Editions 1001 Nuits. Et j'y ai ajouté une représentation laudative de BdLC sous forme d'un timbre mexicain de 1933 (d'une valeur actuelle de... 0,30 € d'après le catalogue 2008 des Editions philatéliques Yvert & Tellier, sit transit gloria mundi).

La suite à lire dans la 2ème partie.

mardi 17 mai 2011

LA SORCIERE ET LE CONQUISTADOR, UN ROMAN DE DIDIER GROSJEAN ET CLAUDINE ROLAND

Résumé sur le dos du livre : "15 février 1519 : l'empereur aztèque Moctezuma apprend que des hommes blancs viennent d'aborder la côte mexicaine sur des "montagnes flottantes". Cortés et ses guerriers viennent conquérir son empire. Le jeune Aztèque Tlacotzin assiste à la tragique et sanglante épopée qui mène les Espagnols de Vera Cruz à Tenochtitlan-Mexico. Déchiré entre son amour pour son peuple et sa soeur, la belle et inquiétante Malintzin, Tlacotzin vivra jusqu'au bout la tragédie des siens. Cortés est-il, comme le croit Moctezuma, la réincarnation de Quetzacoatl, le dieu blanc qui doit revenir de l'au-delà des mers ?"


La collection de chez Hatier, "histoires d'Histoire", nous offre un roman historique sur le "temps des Aztèques", qui met en scène les principaux protagonistes de la geste tant décrite de la conquête du Mexique, à savoir le conquistador Cortés lui-même et le souverain aztèque Moctezuma, ainsi que l'indienne interprète pour les Espagnols et leur agent de renseignements, dénommée Malintzin (c'est la sorcière du livre) ou autrement appelée Marina pour les Espagnols. Le héros principal, témoin essentiel des évènements, est le demi-frère de Malintzin, Tlacotzin. Autour de celui-ci gravitent divers personnages secondaires indiens et espagnols, tels Atototl (Oiseau d'Eau) servante et amie, Bouclier Fumant, son protecteur, guerrier de haut rang (il est Chevalier-Aigle), Roseau-qui-parle le pochteca, c'est-à-dire le marchand, qui sert d'agent de liaison et d'espion pour le compte des Aztèques, Orteguilla, le jeune page de Cortés, ami inséparable de Tlacotzin, Bernal Diaz, le soldat espagnol qui l'a fait prisonnier lors d'une première rencontre entre les indiens et la troupe de Cortés......


Ce roman historique, plus roman qu'historique comme il se doit, permet de présenter des traits intéressants de la vie quotidienne et sociale des Aztèques, dans un village, dans une famille , dans la capitale, parmi les marchands, ou à la cour du souverain.


Ce roman présente également en toile de fond beaucoup des caractéristiques de la geste de la conquête quant aux évènements et aux comportements des principaux acteurs. On répertorie ainsi de façon bien décrite : la surprenante confrontation des deux mondes, avec l'arrivée des Espagnols chez les Mayas, puis chez les Totonaques soumis aux Aztèques ; la rapide compréhension de Cortés de la donne politique et mystico-religieuse aztèque et des atouts qu'il peut en tirer ; l'attrait irrésistible de l'or comme motivation première de la conquête ; l'épopée de Cortés de la côte du golfe du Mexique à Mexico avec la mise au pas des principaux ennemis des Aztèques, les Tlacaltèques qui deviennent ses alliés ; les scrupules religieux et les atermoiments de Moctezuma et ses vains procédés pour dissuader les Espagnols de poursuivre leur route ; les pressions de l'entourage du souverain pour s'opposer fermement aux conquistadores ; la rencontre des deux chefs et les évènements de Tenochtitlan jusqu'à la Noche Triste du 30 juin 1520 au cours de laquelle les Espagnols fuient la ville.


L'épilogue se situe bien des mois après, et l'on comprend que Mexico est tombée, les dieux sont partis, les baptêmes forcés ont remplacés les sacrifices humains.


Dans la tourmente évoluent des couples plus ou moins ambivalents, essentiellement Tlacotzin et sa soeur Malintzin, Malintzin et son amant Cortés, Cortés et Moctezuma...


La pierre angulaire de ce roman, en dépit de l'apparent fil directeur constitué des multiples va et vient géographiques et des états d'âmes du sympathique et parfois pathétique Tlacotzin, c'est la rancune tenace, la volonté de vengeance, l'ambition formidable de Malintzin, "la petite fille mal aimée de Jaltipan", sa ville d'origine où on la traitait de sorcière et son père gouverneur, sous l'influence de sa seconde épouse, voulut s'en débarrasser pour l'enfermer dans un temple de la capitale. Elle contribue avec force à la disparition de son monde indien, d'où elle s'est sentie rejetée, en révélant les croyances mythologiques et les peurs mystiques du souverain aztèque, choisissant tout de suite son camp, le camp de celui qui sera son amant Cortés et dont elle sera l'interprète, chacun se servant de l'autre (avec amour) et puisant réciproquement dans la force de l'autre pour réaliser ses objectifs. Elle trahit sur tous les plans avec conviction la sorcière, "cela me plaît de te voir devenir chrétien, dit-elle à son frère. Si tu veux être un bon petit traître, commence par trahir tes propres dieux !"..."Mexico sera détruite, les dieux qui m'avaient condamnée depuis ma naissance s'enfuiront de ce pays." prédit-elle plus loin. Mais cette femme désespérée le restera après la destruction qu'elle a voulue, quand "le dieu du vent du nord et des ténèbres, protecteur des sorciers, en disparaissant la laissera seule et sans force", rejetée même par Cortés.


Et pour finir, échappant à tous les combats, massacres et autres catastrophes, c'est Tlacotzin qui, souriant et d'un pas vif, s'en retourne restaurer sa ville de Jaltipan.


Au total, un livre plein d'enseignements pour les jeunes et ceux qui ignorent tout de la conquête du Mexique et du monde des Aztèques, un peu simpliste dans les dialogues et l'expression des sentiments, mais bien agréable à lire pour tous, d'autant qu'en définitive la plupart de nos personnages sont attachants.


A noter également les illustrations de François Davot, notamment, pour reprendre l'observation d'un blogueur sur les peuples du soleil, un beau dessin de sacrifice humain en haut d'un temple, page 159 du livre,;-) !

samedi 14 mai 2011

HYMNE A TENOCHTITLAN "IN ATL IN TEPETL"

Hymne à Mexico – Tenochtitlan (suivi de sa traduction)


Chalchimmalacayotimanin
Atloyan tepetl huiya
çan quetzaltonameyotimani
Mexico nican huiya
itlan neyacalhuilotoc
in teteuctin
y yxochiayahuitl
in tepan motecaya ohuaya
O anca ye mochan
an ipalnemoani
O anca ye nican y tontlahtohua
yehuan totatzin aya
y celteotl
y anahuac in hualcaco mocuic
in tepan motecaya ohuaya
Yztac huexotlaya yztac tolin
yeimanica Mexico nica huiya
timatlalaztatototl
tiplatlantihuitz
tehuan tjteotl [spiritu santo] ohuaya
O anca ye tehuatl aya
ypan ticçohuaya
ypan ticyectia
in ye mocuitlapil yn ye matlapal aya
yn momacehual y cemicac
in çan tontlatoa yehua
Mexico nica huiya ohuaya
Maca ca no ya huia nenemi
yehua an motlaocol aya
Moteucçomatzin in totoquihuatzin
ac nel quitlacohtiz yn ipalnemohua
Ca quitzitzquico in ilhuicatl aya
In tlalticpac ohuaya
O anca tlachinolmilini
Intlatol yecoya ihtoa
y nauhcampa
y yaooquitlahuizcallotia
in atloyan tepetl
yn Tenochtitlan Moteucçomatzin
Neçahualpillin acolihuacan
O ohuaya ohuaya
çan quetzal ehcacehuaztica
oneyacalhuilotoc y elcicihuin
ytlaocoyan o huaye
quen y maniço
yn atloyan tepetl yn Tenochtitlan
quen quihtoa [dios]
a y yece yenican ohuaya

Hymne à Mexico – Tenochtitlan
(traduction de Patrick Saurin dans LA FLEUR, LE CHANT In xochitl in cuicatl
La poésie au temps des Aztèques – Éditions Jérôme Million, 2003)

Entourée d’anneaux de jade, « l’eau, la montagne » (huiya), resplendissante comme une plume de quetzal, ici se trouve Mexico (huiya). En ce lieu, on est venu faire de l’ombre pour les seigneurs. Une brume fleurie s’y répand sur tous (ohuaya).
Oh ! C’est bien là ta demeure, toi, Celui par qui l’on vit. Oh ! C’est bien ici que tu commandes. C’est lui notre vénérable père (aya), lui le seul dieu. Dans l’Anahuac, ton chant est entendu, sur tous il se répand (ohuaya).
Des saules blancs, des joncs blancs, ce qui s’étend ici, c’est Mexico (huiya). Tu es le héron bleu, tu viens prendre ton essor. Ô toi, tu es dieu ! [Esprit Saint] (ohuaya).
Ô ! C’est bien toi (aya), qui sur cet endroit déploie, sur cet endroit dispose, ta queue, ton aile (aya), ton peuple, pour toujours. C’est seulement toi qui commandes, ici, à Mexico (huiya, ohuaya).
Qu’elle ne se manifeste pas (huiya), votre pitié (aya), Motecuhzomatzin, Totoquihuatzin. Qui donc alors servirait Celui par qui l’on vit ? Car il est venu soutenir le ciel (aya), au-dessus de la terre (ohuaya).
Ô ! C’est bien l’incendie qui flamboie, ils viennent de prononcer leurs exhortations dans les quatre directions. Ils allument la guerre pour « l’eau, la montagne », à Tenochtitlan, Motecuhzomatzin, et Nezahualpilli à Acolhuacan, (a ohuaya, ohuaya).
Avec des éventails en plumes de quetzal, on est venu faire de l’ombre pour celui qui soupire, celui qui s’afflige, (ohuaye). Que va-t-il devenir de « l’eau, de la montagne », de Tenochtitlan ? Que va décider dieu ici ? (ohuaya)

LE SACRIFICE HUMAIN CHEZ LES AZTEQUES de Michel Graulich




Michel GRAULICH, nous livre ici avec le talent qu’on a déjà apprécié dans son excellente biographie de Montezuma (Edition Fayard, 1994) une étude complète et approfondie sur le trait de la civilisation aztèque le plus décrié, le plus atroce et le plus insoutenable : les rites du sacrifice humain et de l’anthropophagie. Ces rites n’ont de cesse de provoquer des réactions d’horreur et /ou de fascination au point souvent, chez le commun des mortels, de confondre l’ensemble de la civilisation aztèque avec ces pratiques sanglantes.

L’entreprise de M. GRAULICH est parfaitement posée à la page 29 de son ouvrage de 415 pages (Edition Fayard, 2005) : "C'est donc au sacrifice humain aztèque, à la mise à mort d'êtres humains dans le cadre de la communication avec le surhumain qu'est consacrée cette étude. Nous essayons de le décrire dans sa totalité et de le comprendre. Comprendre non pas les raisons profondes pour lesquelles les Aztèques y procédaient - la réponse la plus vraie est évidemment qu'ils la faisaient parce que c'était l'habitude, parce que dès l'enfance ils l'avaient vu et appris, parce que cela se faisait en Méso-Amérique depuis des générations, des siècles, des millénaires même -, mais la façon dont ils le pensaient, se l'expliquaient à eux-mêmes et se le justifiaient, et le cas échéant comment leurs interprétations ont pu évoluer. Nous tenterons aussi de voir si les civilisations méso-américaines présentaient une quelconque spécificité qui expliquerait ce développement extraordinaire des sacrifices humains et leur nombre croissant sous les derniers souverains de l'Empire Aztèque."

On signalera tout de suite deux bizarreries dans cette étude : (1) la conclusion a été placée – par l’éditeur ? – après les nombreuses notes et l’intéressante bibliographie ; (2) l’avant-propos, contrairement à la plupart des habituels préambules, constitue une pièce maîtresse du livre qui aurait mérité de figurer comme premier chapitre à part entière. Cette partie fondamentale, en 41 pages, analyse les origines historiques du sacrifice humain chez les Aztèques, les nombreuses théories sur les causes de ce rite et de son incroyable développement à partir du souverain Montezuma l’Ancien, les sources écrites, à la fois riches, diverses et lacunaires, et se termine par une présentation résumée du (des) calendrier (s) aztèque (s).

Les deux premiers chapitres sont consacrés aux mythes, d’abord « les idéologies du sacrifice » (chapitre I), ensuite, en pratique, les occasions de sacrifier, c’est-à-dire « le mythe en action », titre du chapitre II ; la liste des circonstances est impressionnante : les fêtes régulières, les fêtes mobiles, les évènements irréguliers…Le chapitre III met en évidence « les acteurs du drame » qui sont (1) les sacrifiants, (2) les sacrifiés, (3) les sacrificateurs, et le chapitre IV présente le déroulement du sacrifice depuis les rites préliminaires (1) et les lieux, voies et moyens de l’exécution (2), jusque aux suites, notamment le festin cannibale (3) et l’apothéose des morts (4).

Le lecteur restera surpris, voire effrayé, par la variété et l’originalité des types de mises à mort et des pratiques les accompagnant (pensons à l’écorchement !), la cardiectomie, c’est-à-dire l’excision du cœur, étant la plus connue et sans aucun doute la plus courante ; et l’on apprendra avec intérêt, puisque M. GRAULICH ne fait aucune impasse et traite de l’ensemble du sujet, que la « thoracotomie bilatérale transversale aurait été la technique la plus efficace, permettant de bien dégager le cœur sans l’abîmer, et elle est bien attestée » (cf. page 293).

On sera également intéressé par le fait que certaines célébrations paraissent exiger, « somme toute », peu de victimes en nombre, tandis qu’en revanche d’autres évènements peuvent conduire à la mort, chacun, de centaines ou de milliers, voire de dizaines de milliers de captifs, l’exemple le plus connu étant la fête d’agrandissement du temple principal de Tenochtitlan en 1487, sous le souverain Ahuitzotl. Par ailleurs, certains sacrifices demandent des enfants seulement tandis que d’autres ne peuvent concerner que des guerriers captifs.

Parmi les diverses et nombreuses explications du sacrifice humain, M. GRAULICH n’en privilégie aucune, ni n’en repousse fermement aucune, tout en ayant le mérite de les exposer et de suggérer des évolutions au cours des siècles. On en rappellera ici rapidement les principales interprétations, afin d’inciter l’internaute à se plonger dans le livre : il y a ainsi la théorie du sacrifice par expiation de sa propre faute ou par paiement d’une dette (contractée envers les dieux), la faute ou la dette pouvant être rachetées « par des objets de substitution extérieurs au coupable, des offrandes et mieux, des sacrifices d’animaux et d’hommes qui jouent le rôle de symboles expiatoires.» Il y a également la nécessité d’alimenter le soleil et tous les autres dieux qui luttent aux côtés du soleil, de renouveler son énergie en le nourrissant de « l’eau précieuse ». Les sacrifices humains sont également perçus comme « l’instrument politique d’un impérialisme totalitariste » visant à terroriser les peuples vaincus et à soumettre. Le rite peut aussi constituer une réponse collective à une démographie galopante, ou bien, du fait que le cannibalisme lui est directement lié, répond à l’impérieuse nécessité de recherche de protéines qui faisait défaut. M. GRAULICH explique enfin que « ce sont les mises à mort massives de prisonniers de guerre qui montrent que les sacrifices humains sont aussi des meurtres inspirés par la vengeance, des meurtres dont la population tout entière, qui y assiste fascinée, est en fait complice, ce qui doit renforcer son sentiment d’appartenance au groupe et souder davantage la communauté. »

L’auteur termine en suggérant que le caractère multiethnique des grandes cités méso-amérindiennes a pu concourir à l’inflation des sacrifices humains par la recherche de la cohésion de la cité souvent fragile : « il est possible que le massacre rituel d'ennemis en grand nombre et provenant d'horizons très variés, en présence de et avec la participation de la population toute entière, ait aussi visé à souder ensemble ces complices et à les décourager de partir ailleurs, chez l'ennemi.""

Pour aller à l’essentiel, un livre fascinant, autant par le sujet que par la qualité de l’analyse !

Commentaire(s) fleuri(s) d’un soir sur un poème de Nezahualcoyolt






Commentaire(s) fleuri(s) d’un soir sur un poème de Nezahualcoyolt
J’ai vu sur le blog LES PEUPLES DU SOLEIL, qui se dit « le blog consacré aux fictions mettant en scène des peuples précolombiens », à l’occasion d’un échange dit « dimanche poétique » 28/11/2010 la reproduction d’un beau texte de Nezahualcoyotl, Dialogue avec le prince Yohyotzin. Voici ce qui était écrit :
« Nezahualcoyotl (environ 1402-1472) était un roi de la province de Tezcoco et l'un des rares noms d'auteurs de poésie nahuatl qui nous soient connus. Féru de poésie, il organisa de nombreux concours, auxquels il ne dédaignait pas de participer.
- Je suis venu ici, moi, Yohyotzin.
Anxieux, je respire les fleurs
sur cette terre où se fanent les fleurs.
Je cueille les fleurs de cacao, j'effeuille les fleurs de l'amitié.
Tu es, ô seigneur, tu es le roi Nezahualcoyolt!
Moi, prince Yohyotzin, je suis venu chercher tes chants;
tes chants sont beaux, je suis venu les chercher.
- Ainsi qu'émeraudes, que colliers, que plumages de riches plumes,
j'estime tes chants, je les aime et je les danse
près des tambourins, dans la Maison du Printemps.
Je suis Yohyotzin, mon cœur les savoure.
Prends ton tambourin fleuri à l'odeur de maïs,
que se répandent les fleurs à l'odeur de cacao!
Réjouissons-nous près des tambourins!
Là, où se dresse l'Arbre Fleuri,
Là vit le bel oiseau de pourpre:
voici qu'en cet oiseau Nezahualcoyolt s'est changé
et que s'élèvent les chants fleuris qui apportent la joie aux fleurs! »

Comme les commentaires étaient possibles, je me suis permis de faire le mien qui a été le suivant :
Commentaires
C'est en effet un fort beau poème qui incarne en soi la poésie nahuatl : les deux mots directeurs du poème sont en effet la fleur et le chant qui reviennent sans cesse, c'est-à-dire in xochitl in cuicatl, ces termes associés dans la langue nahuatl pour signifier "la poésie". M'essayant modestement à acquérir quelques notions de nahuatl, j'imagine combien ce poème devait être agréable à entendre, chanté ou déclamé. Ainsi le thème de la fleur (xochitl) qui est repris répété sans cesse en association avec divers autres éléments permet de former des mots chantants et suaves,
tels que
xochiyeelehuiya pour je respire les fleurs
xochitlatlapanaco pour se fanent les fleurs.
cacahuaxochitli pour les fleurs de cacao,
icniuhxochitli pour les fleurs de l'amitié
izquixochitli huehuetl pour le tambourin fleuri à l'odeur de maïs, etc. etc.
Écrit par : Arnaldus 19.03.2011

J’ajouterai aujourd’hui que dans le texte nahuatl de ce poème apparaît également le vers ni xochicuicuicatinemi qui se traduirait par « je vais chantant mes chants fleuris ». (Tiré du livre NEZAHUALCOYOTL, Sur cette terre à nous prêtée…, traduit du nahuatl et présenté par Pascal Coumes et Jean-Claude Caër, Éditions Arfuyen, Paris-Orbey 2010)
Enfin, le thème de la fleur me rappelle aussi l’une des formules les plus plaisantes, presque précieuses, que j’ai pu trouver avec la construction d’un des mots les plus longs de la langue nahuatl (du moins, pour moi) ; je cite :
Moquetzalizquixochintzetzeloa in icniuhyotl, c’est-à-dire : Tel le parfum des précieuses fleurs de maïs grillé, se répand l’amitié…(Tiré du chant 12, Cantares Mexicanos, du livre LES FLEURS DE L’INTÉRIEUR DU CIEL, Chants de l’ancien Mexique traduits du nahuatl et présentés par Patrick Saurin, Éditions José Corti, Paris 2009)
Voilà de quoi s’endormir sereinement, la tête pleine de quetzalxiloxochitl

mardi 10 mai 2011

"MONTEZUMA"




Comme elle apparaît grandiose, dans ce livre (MONTEZUMA, Edition Fayard 1994), la vie de l’empereur Montezuma, Huey Tlahtoani Colhuatecuhtli Moteuczoma Xocoyotzin, le Grand Orateur et Seigneur des Colhuas, Montezuma le Vénérable Cadet (pour le distinguer du premier Montezuma), souverain de l’Anahuac, le monde connu.



En 252 pages seulement et neuf chapitres, M. Graulich réussit l’exploit de nous décrire le monde aztèque au faît de sa puissance et de ses certitudes, dans la formidable ascension du petit peuple errant des Mexicas, avant les signes et présages avant-coureurs d’une catastrophe, à travers le souverain à l’éducation princière, grand guerrier conquérant, réformateur, chef intransigeant et sans scrupule, être orgueilleux placé au dessus des humains.



Ces chapitres ont les suivants : (1) L’ascension des Mexicas. (2) L’éducation d’un prince aztèque. (3) La guerre du soleil levant. (4) Les années de réforme. (5) Premières campagnes. (6)La vie quotidienne d’un souverain mexicain. (7) L’époque du Feu nouveau. (8) Les signes avant-coureurs de la chute de l’empire. (9) L’empire à son apogée.



Mais d’emblée on comprend que le Seigneur du monde connu est au cœur d’un cercle vicieux d’un ordre fragile dont l’extension spatiale et la recherche de toujours plus de richesses deviennent des buts en soi, alors même qu’il est écrit qu’il doit fatalement disparaître à terme. Dans cet ordre instable, écrit Michel Graulich page 55, « un chef devait se montrer très généreux, voire humilier ou obliger ses rivaux par ses prodigalités. Si ceux-ci n’étaient pas en mesure d’en faire autant, ils perdaient la face et admettaient leur infériorité. L’État devait donc se défendre et payer (ou récompenser). Pour cela, il lui fallait s’emparer de richesses de plus en plus importantes au fur et à mesure que l’empire grandissait. Il était pris dans un cercle vicieux. Pour conserver les nouvelles acquisitions, il fallait des armées, des alliés et donc des tributs. Pour se procurer ces moyens, il fallait conquérir et accroître l’empire. Pour protéger ces nouvelles conquêtes, il fallait de nouveaux trésors et de nouvelles guerres. » Dans la conception du monde et selon les mythes des Mésoaméricains, cet empire dominateur est la 5ème ère, le 5è Soleil où dominent les dieux des Mexicas : Tezcatlipoca et Huitzilopochtli, qui ont chassé le dieu du 4ème Soleil, Quetzalcoatl le Serpent à plumes, car chaque Soleil est l’enjeu d’une lutte entre les divins frères ennemis Tezcatlipoca et Quetzalcoatl dans laquelle l’un chasse l’autre et domine en alternance. Et nécessairement, Quetzalcoatl doit revenir et détruire le Soleil aztèque. Le grand empereur est alors le maître d’un monde à l’évidente précarité.



Alors, en définitive, comme elle est pitoyable, dans ce livre, la vie du pauvre Montezuma, prince rempli de terreurs superstitieuses, maître angoissé d’un monde qu’il sait voué à disparaître, pathétique dans ses ruses et traquenards pour repousser les Espagnols puis pour se les acoquiner, pris rapidement au piège des ambitions sans scrupules des conquistadores.



En 178 pages seulement, six chapitres et un épilogue, M. Graulich nous décrit avec génie la pièce de la catastrophe, depuis l’arrivée des « être sortis de l’eau céleste » au « roi tué par les siens », les actes successifs où peu à peu les évènements échappent au Seigneur de l’Anahuac au fur et à mesure de l’avance espagnole jusqu’à sa captivité en son propre palais, déshonoré, manipulé, puis le dénouement dramatique, le tlahtoani invectivé et frappé en définitive par son peuple.


Les cinq chapitres sont les suivants après les 9 premiers précités : (10) Les être sortis de l’eau céleste. (11) Le Serpent à Plumes. (12) L’empire se lézarde. (13) Les pièges de la vallée de Puebla. (14) La cité ceinte d’émeraude. (15) Le roi sacrifié.



N’y a-t-il pas plus poignant que la confrontation des deux mondes personnifiée par la première rencontre de Cortés et Montezuma, plus émouvant que le discours fataliste et soumis du souverain Mexica repris par M Graulich page 377 : « Je ne suis pas tout simplement en train de rêver, je ne suis pas uniquement en train de faire des songes, je ne vois pas ceci seulement dans mon sommeil, je ne fais pas que rêver de te voir, car je t’ai vu face à face. J’étais envahi de mauvaises impressions depuis cinq ans déjà, depuis dix ans déjà. J’ai regardé là-bas, vers l’endroit inconnu d’où tu es sorti, d’entre les nuages, d’entre les brouillards. (…) Et, maintenant, cela est arrivé, tu es venu ; tu as souffert bien des fatigues, tu es las ; approche-toi de la terre, repose-toi ; va faire connaissance avec ton palais, repose ton corps ; qu’ils approchent donc de la terre, nos seigneurs ! » (Sahagun CF 1. 12, 1983 : 81.)




Ce discours aurait sans doute mérité d’être rapproché des paroles du discours d’accueil de Montezuma, rapportées par Cortez lui-même, et qui marquent encore davantage cette allégeance : « Il y a bien longtemps que, par nos livres, nous avons appris de nos ancêtres que ni moi ni aucun de ceux qui habitent cette contrée n’en sommes les naturels ; nous sommes étrangers et nous sommes venus de pays lointains. Nous savons aussi que ce fut un grand chef, dont tous étaient vassaux, qui nous amena dans ce pays (Quetzalcóatl) ; il retourna dans sa patrie d’où il ne revint que longtemps après, et si longtemps qu’il retrouva ceux qu’il avait laissés derrière lui mariés avec les femmes de la contrée et vivant en famille dans les nombreux villages qu’ils avaient fondés. Il voulut les emmener avec lui, mais ils s’y refusèrent et ne voulurent même pas le reconnaître comme seigneur. Alors il repartit. Nous avons toujours cru, depuis, que ses descendants reviendraient un jour pour soumettre ce pays et faire de nous ses sujets ; et d’après la partie du monde d’où vous me dites venir, qui est celle où le soleil se lève, et les choses que vous me contez de ce grand seigneur ou roi qui vous a envoyés, nous croyons et tenons pour assuré que c’est lui notre seigneur naturel ; d’autant plus que, depuis longtemps, il est, dites-vous, au courant de nos affaires. Soyez donc certain que nous vous obéirons et que nous vous reconnaîtrons pour maître au lieu et place du grand roi dont vous parlez. "



Montezuma coupable jusque bout : « mort et suicidé à la fois », « prisonnier de ses mythes », « victime de ses mythes », « captif…………de son sentiment de culpabilité à l’égard d’un dieu que les Mexicas avaient persécuté ».


Lisez ce livre qui vous plonge dans l’apogée et la chute de l’empire aztèque à travers les contradictions d’un être humain.